exposition « Le temps des choses silencieuses »
Par Line ÉVÉQUOZ, professeure d’arts visuels
Lorsque les étudiants de 5e année, OS arts visuels, arrivent au terme de leur cursus de maturité, il est de tradition qu’ils présentent leur création finale dans l’enceinte du Lycée Collège de la Planta. Réalisées sur une période de quatre mois, ces œuvres témoignent de leur engagement, de leur réflexion et de leur sensibilité artistique. Cette exposition est pour eux l’occasion de confronter leur travail au regard du public.
Les thématiques abordées sont riches et variées. Elles sont le reflet d’une démarche profondément personnelle, menée par les étudiants autour de thématiques qui leur sont chères.
Invités à s’exprimer artistiquement sur des sujets qui les touchent intimement, qu’il s’agisse des violences faites aux femmes, de la condition animale, du rapport au corps ou encore de l’attention au monde contemporain, ils ont su aborder ces questions avec une grande justesse, mêlant sensibilité, réflexion et engagement. Leurs créations traduisent une conscience aiguë des enjeux de notre temps, et proposent un regard à la fois lucide et poétique sur les réalités qui les traversent.
Permettez-moi de vous faire découvrir une œuvre surprenante, conçue par l’une de nos étudiantes, et d’en partager les clés de lecture.
Certaines de nos classes ont été reçues par deux acteurs importants de la politique énergétique du canton, acteurs qui leur ont montré comment produire, domestiquer, transporter de l’énergie (Hydro exploitation, les FMV).
Amélie possédait un paravent chinois dans son salon. Cet objet chargé de mémoire l’a profondément inspirée pour la réalisation de son œuvre.
À travers cet objet du passé, elle a trouvé une manière sensible de nous faire partager ses origines. En effet, avec son paravent : Longévité Ancestrale, elle s’attache à raviver des traditions culturelles fragilisées par la modernité et la technologie.
Puisant dans son héritage chinois, elle réinvente des savoirs anciens en les adaptant à une expression contemporaine. Son travail interroge la transmission vivante face à l’effacement progressif des identités culturelles. Inspiré par l’idée que « ne pas sombrer dans l’oubli après la mort, c’est là une forme de longévité qui laisse une trace », ce projet vise à préserver l’essence des cultures en tissant un lien durable entre le passé et le futur.