9èmes journées culturelles : « l’énergie dans tous ses états »
Par Pierre PANNATIER, proviseur
© Studio Bonnardot
Pour ses 9èmes Journées culturelles, le LCP a permis aux 3e et 4e années de se livrer à une réflexion sur divers enjeux autour de l’énergie, qu’elle soit physique ou non. Pour ce faire, deux conférences, 29 ateliers, un film, une table ronde et trois expositions faites par les classes d’arts visuels (DF ou OS) leur ont été présentés.
L’énergie se présente sous différents états. Physique tout d’abord : depuis certains événements géopolitiques, comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie, son prix a pris l’ascenseur. Le gaz, l’électricité, le pétrole, tout a été mis sens dessus dessous. Les scientifiques peuvent-ils proposer des alternatives, des nouveautés ? On a parlé de parcs solaires alpins et de transition énergétique (Arnaud ZUFFEREY, Robin DELABAYS), du rôle central qu’est appelé à jouer l’hydrogène (Audrey WESOLY), de décarbonation de l’énergie, d’énergie verte, d’informatique durable (Xavier OUVRARD), de toutes ces notions que l’on accole à l’adjectif énergétique : empreinte, approvisionnement, consommation etc. Pour ce volet physique, le LCP a pu compter sur les aides précieuses de l’EPFL, de la HES SO, des universités de Lausanne et de Genève. Des solutions politiques ont aussi été présentées : aux niveaux communal par une présentation de la politique énergétique de la ville de Sion (Mme ZUBRIGGEN, Oïken), cantonal par la loi valaisanne sur l’énergie (Service cantonal de l’énergie), et fédéral par « la stratégie énergétique 2050 » de la Confédération (Roberto SCHMIDT).
Certaines de nos classes ont été reçues par deux acteurs importants de la politique énergétique du canton, acteurs qui leur ont montré comment produire, domestiquer, transporter de l’énergie (Hydro exploitation, les FMV).
Cependant l’énergie ne se dompte pas toujours : la terre en libère parfois sauvagement pouvant être terriblement dévastatrice. Comment réagir face aux tremblements de terre alors que le Valais est aux premières loges (visite du Centre Pédagogique Prévention Séisme) ?
D’autres se sont penchés sur notre passé énergétique en visitant le patrimoine industriel de Monthey ou en suivant les Romains dans leur tentative de domestiquer l’eau ou le vent (Christophe MORET).
Deux de nos ateliers ont parlé d’énergie musculaire : en cabinet avec les principes de l’entraînement moderne activant les filières énergétiques (Arnaud RAPILLARD) et dans la nature et l’économie (Vincent BIERI).
Nous nous sommes aussi intéressés à d’autres états de l’énergie, comme celui de la créativité littéraire et artistique, de l’inspiration. Certains collégiens ont créé et slamé des textes en allemand (Helena BREHM), suivi un atelier d’écriture en italien autour du futurisme et de l’énergie issue de la ville (Laura ACCERBONI), participé à un atelier de théâtre avec travail sur texte (Bernard SARTORETTI), créé des œuvres montées en expositions avec leurs professeures d’arts visuels, réfléchi aux vertus de l’énergie musicale (Arsène DUC, Carole REY).
Par la philosophie, ils ont tenté de remonter aux origines de l’energeia aristotélicienne (Michel SIGGEN).
Une table ronde a réuni deux artistes valaisans (Laurence PIAGET-DUBUIS et Christophe BURGESS) qui, en se basant sur leur propre expérience, ont réfléchi ensemble au processus créatif permettant de passer de l’idée de l’œuvre à sa réalisation.
Ce sont là quelques-unes des questions et des réponses que nos 9èmes Journées culturelles ont tenté de traiter.
A la fin de ces journées un temps a été donné à la réflexion. Chaque classe a dû se livrer à une synthèse critique des événements auxquels elle a participé. Ces synthèses ont été présentées aux autres classes par oral, à l’aula et ont fait l’objet d’un document écrit les rassemblant toutes. Voici la conclusion de l’excellente synthèse présentée par la 4J :
En guise de conclusion, nous allons tenter de faire un lien entre des ateliers exclusivement scientifiques dus à notre OS et la table ronde sur l’énergie artistique. Je dis bien tenter, car vous vous doutez qu’entre une force intérieure propre à chacun et relative et une définition de l’énergie considérée comme objective et universelle, nous faisons face à deux domaines apparemment peu compatibles…
Malgré tout, une phrase de l’intervenante, Mme DUBUIS-PIAGET, lors de cette table ronde nous a frappés. Alors questionnée par nous sur le sens et les conséquences écologiques du déplacement de plusieurs tonnes de rochers par camions, pour la mise en place d’une œuvre d’art, elle nous répondit : « Pour essayer de rendre le monde un peu plus parfait, il faut le faire avec des moyens imparfaits. »
Ainsi, si une phrase pouvait s’appliquer à toutes ces Journées culturelles, ce serait, selon nous : « Pour concrétiser le monde de demain, nous n’avons d’autres moyens que ceux d’aujourd’hui. » (classe 4J).
Bravo à tous !